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17 avril 2013 3 17 /04 /avril /2013 19:38

 

SI VOUS ETIEZ UN LIVRE… ?


 Récit à l'occasion de la performance " Bibliothèque " de Fanny de Chaillé le

19, 20 et 21 avril au Carré d'Art et au Musée de l'Histoire Naturelle de Nîmes

 

Texte du " livre " Jutta Jahn : 

 

LA VIE EN RÊVE

 

1. Question au " lecteur " : Bonjour ! Est-ce que vous avez ou aviez un rêve pour votre vie ?

2. Réponse du " lecteur " : …

3. Petite discussion là-dessus,

     avec l’objectif d’encourager la personne en face à réaliser son rêve à elle !

 4. Entrée en la matière du " livre " :    

 

 

Dans Berlin Ouest des années 1950/60, mon " destin " aurait dû être celui d’une jeune fille

avec un père maître ébéniste, une mère comptable, deux sœurs, deux grand-mères, des

chiens, des chats, des poules et un jardin autour de la maison et de l’atelier. Bien élevée

selon les valeurs RESPECT, SINCÉRITÉ, SOLIDARITÉ, j’ai eu un fiancé, j’aurais occupé

un poste dans un bureau, me serais mariée et devenue mère de famille.

Mais à l’âge de 12, 14, 16 ans, j’ai écouté, lu et vu des artistes, philosophes, écrivains,

acteurs français et, malgré mon enfance heureuse, je savais que je ne voulais pas d’enfants

mais faire autre chose de ma vie. J’avais un rêve qui s’appelait " Vivre en France ! ".

 

PASSÉ 

Ce rêve était basé sur la pratique et l’envie d’écrire, d’abord des poèmes, puisés dans la vie

de tous les jours, que je devais appeler beaucoup plus tard POESIE PRATIQUE, mais aussi

des journaux intimes qui traitaient de ma vie : l’art, l’amour et le travail, et qui me servaient

parfois comme textes thérapeutiques, puis des nouvelles, des articles. C’est-à-dire, je croyais,

sans m’en rendre compte, en ma créativité, en mon potentiel, ma capacité de créer des choses

– comme en celle de chaque enfant, chaque femme, chaque homme – et j’agissais intuitivement

selon cette croyance.


Puis, j’ai dû rentrer dans la vie professionnelle " normale ", donc, dans un bureau car ma mère

m’avait dit : si tu sais taper à la machine, tu auras toujours de quoi manger : "Kannst du tippen,

hast du Essen !" J’ai quitté le premier fiancé, en ai trouvé d’autres, les ai quittés, fus quittée à

mon tour, pris mon premier appartement, ai rencontré d’autres personnes et ai vécu mes années

Hippie en communauté à la campagne près d’Hanovre. J’ai voyagé, ai effectué pendant des

années des métiers très différents, découvert d’autres horizons, d’autres domaines intéressants,

même fascinants, et me suis, petit à petit, de plus en plus approchée des arts dont je m’étais

forgée une opinion et définition toute personnelle et minimaliste : une œuvre d’art, c’est quelque

chose qui n’était pas là avant ! Cela veut dire avant sa création, bien sûr. Par conséquent,

chaque action dont émane quelque chose de nouveau peut être considérée comme artistique

parce que créative : faire un gâteau, élever un enfant, jardiner, arranger une pièce, prendre des

photos, inventer, bricoler, chanter, danser… Seulement, tout cela n’est pas reconnu socialement

en tant qu’acte créatif – donc artistique ! -, ni par la société, les gouvernements, ni par nous-mêmes !

Et un artiste reste un pauvre bougre qui a du mal à gagner sa vie – tant pis pour lui ! M…ince alors !

NON ! Tout cela me révoltait et je crois toujours qu’il y a d’autre manières plus justes à traiter de l’art

- les caisses de guerre sont pleines, celle de la culture vide !!! - et les artistes qui assument leur

responsabilité sociale : maintenir en vie LE RÊVE et le réaliser !

 

Ainsi j’avais renoué avec ma vieille conviction du potentiel créatif en chacune et chacun et, toujours

en autodidacte et à côté de mes travaux salariés, je me suis exercée à m’exprimer en d’autres

secteurs artistiques puisque l’écriture ne me suffisait plus : peinture, dessin, sculpture, installation

d’espace, décoration, mise en scène, photographie. J’avais remarqué que la création était un besoin

de base que je devais satisfaire avec mes outils à moi : mes SENS ! Mes yeux, mon nez, mes oreilles,

ma bouche, ma peau – tout mon corps me sert comme outil pour le travail de satisfaire ce besoin de créer

quelque chose – de préférence quelque chose de beau et d’utile en même temps…

 

En traversant mes décennies, j’ai vu de temps en temps une espèce de petit " clignotant " qui

m’indiquait toujours l’Art et la France – soit sous forme d’une rencontre, soit en tant que thème, livre,

tableau, film… Les journaux intimes d’Anaïs Nin, p. ex., qui avait vécu, elle aussi, son art et son rêve.

Puis venait, plus terre à terre, le travail comme cuisinière dans un restaurant français à Hanovre,

LA PROVENCE, l’art culinaire…

Puis comme décoratrice de théâtre, la participation à un groupe de galeristes en échange avec

l’association française Peuple et Culture, la rencontre des Français, l’envie de reprendre les études

de la langue française qui devaient préparer mon immigration au pays de mon vieux rêve de jeunesse…

Après maints détours utiles, à l’âge déjà un peu mûr de 43 ans, mais grâce à la ferme conviction que

" tout est possible avec un peu de courage, même avec très peu d’argent ! ", je l’ai enfin réalisé et il

s’était précisé : LIRE – ÉCRIRE – TRADUIRE en France !

 

PRÉSENT 

Aujourd’hui, cela fait 20 ans que je vis mon rêve à plein temps, en toute sérénité et, surtout,

en véritable authenticité. J’ai lu des tonnes de livres de tout genre en allemand, français et anglais et

ai développé et réalisé même quelques petits " sous-rêves " – des projets dont je ne m’étais pas crue

capable dans ma jeunesse comme l’enseignement de ma langue maternelle aux Français (ci-inclus

la rédaction d’une PETITE METHODE … DE LA LANGUE ALLEMANDE), de nombreuses traductions

techniques et littéraires, la production de plusieurs recueils de poèmes bilingues, la rédaction d’un

roman (SANS TITRE, une histoire d’amour possible) et d’un essai philosophique, intitulé

DANS LE BROUILLARD DU NON-RESPECT qui a comme thèse le fruit de mes expériences :

" Faites de l’art et pas la guerre ! ".

Et aussi la création et le maintien du JARDIN, un terrain où se trouvent mon atelier et l’exposition

permanente d’OBJETS SONORES ET INSONORES, faits avec mes " moyens de bord ", puis

plusieurs expositions dans des galeries et des représentations d’une pièce de danse sur la musique

d’Erik Satie, nommée BLANC, ainsi que des lectures publiques de mes textes…

 

Depuis quatre ans, je suis à la retraite, ma vie en France me plaît toujours, j’ai des travaux en cours,

p. ex. la traduction en prose poétique des FLEURS DU MAL de Charles Baudelaire – pour que les

jeunes allemands de nos jours puissent comprendre et apprécier la beauté et la profondeur de cette

poésie – ainsi que celle d’une très belle et toujours actuelle histoire pour enfants de George Sand,

LES AILES DU COURAGE.

 

FUTUR

Je travaille comme traductrice-organisatrice pour une petite galerie d’Art à Nîmes,

CHEZ MOI, CHEZ TOI, j’ai encore des rêves – réalisables ! – à poursuivre, des livres à lire,

à écrire, à traduire, à publier, des œuvres à créer, des expositions à organiser, des expériences

à partager, des voyages à faire, des personnes à rencontrer, des choses à découvrir et à apprendre

– ça n’arrête jamais ! D’ailleurs, je compte beaucoup sur l’aide de l’Univers dont je suis très

reconnaissante de m’avoir déjà soutenue plusieurs fois dans ma VIE EN RÊVE !

 

5. Questions du " lecteur "

6. Petite discussion, puis

7. Salutations et FIN.

 

13.3.2013, JJ

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